À propos

Qui suis-je ?

Je m'appelle Benjamin, papa d'un petit garçon, j'ai passé la quarantaine il y a quelques années et ne suis pas issu du milieu agricole.

Cela fait plus de 3, voire 5 générations que mes aïeux n'étaient pas agriculteurs ou agricultrices. J'ai à plusieurs reprises, fait des choix de vie pour me reconvertir professionnellement et le milieu agricole ne m'apparaissait pas être une évidence à l'époque.

© Photo Stéphane Burlot 

Pourtant en 2017 c'est devenu un objectif, pour 1000 raisons : trouver du sens, faire quelque chose de concret avec ma tête, mon cœur et mes mains, apprendre à produire notre propre nourriture, comprendre comment tout ça fonctionne, faire un projet collectif…

Le milieu agricole est un monde en soi, avec ses propres traditions, ses progrès scientifiques, ses intuitions, ses cultures paysannes, ses fêtes, son administration, ses mobilisations, ses peurs, ses croyances et ses innovations sociales et technologiques… J'ai été happé et j'en suis devenu passionné. La découverte de l'agronomie me passionne toujours autant, même après 8 ans à baigner dedans et autour… La paysannerie encore plus.

 Août aux jardins

Concrètement :

2017-2018 : Réorientation professionnelle et formation à Valabre où j'ai passé un BPREA (brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole). J'ai travaillé avec Emmanuel Moulet à Agrosemens sur la ferme des Pinchinats cette année là, ainsi qu'avec Magali Morel et Maurice Audier à Cereplant sur Aix lors de stages.

2019-2020 : Deux saisons en tant qu'ouvrier agricole sur la ferme de la Grande Bastide à Villelaure (84) auprès de Solange Follet où j'ai beaucoup appris et où j'ai commencé à m'imprégner du réseau de l'agriculture paysanne.

2017 à 2020 : En parallèle, j'ai essuyé plusieurs échecs pour initier ou rejoindre des projets de vie ou professionnels agricoles en collectif. Une dizaine pour tout dire. C'était une époque compliquée sur beaucoup d'aspects et très fatigante.

En 2021 : Après m'être résolu à démarrer en solitaire l'aventure et après avoir relancé tous mes contacts locaux sur Aix, j'ai finalement eu l'accord de la famille propriétaire de la parcelle où je suis installé aujourd'hui : la Bergerie au nord d'Aix.

J'ai lancé l'entreprise en juin 2021 et j'ai démarré très petit, avec 5000€ en poche, sans aucune subvention à l'installation, sans bail à ferme, sans bâtiment, en partant de zéro, sur cette parcelle qui n'avait pas été cultivée depuis plus de 50 ans.

La même année, j'ai aussi eu l'opportunité et la chance de prendre un poste salarié à mi-temps dans une organisation professionnelle agricole en accord avec mes convictions (la Confédération paysanne) et dans laquelle je m'épanouis.

Comme j'étais en fin de droit d'allocation chômage, que j'avais peu de trésorerie et n'ai eu droit à aucune aide à l'installation ou subvention, j'ai pensé que ça serait une bonne chose pour démarrer l'activité maraîchère.

Cette poly-activité choisie, 2-3 jours au bureau, 3-4 jours au champ, me satisfait beaucoup depuis tout ce temps, car elle se complète bien. Je rencontre grâce à ces deux activités, des personnes formidables, je côtoie des réseaux professionnels différents, et bien souvent aussi des profils très riches en expériences. J'ai beaucoup à apprendre de ces personnes et sur ces deux activités. Cependant je ne vais pas vous cacher que cela représente aussi parfois un défi assez incroyable de gestion du temps et de l'énergie.

Mais finalement ce modèle hybride non subi, me convient bien. Il est à mon image, protéiforme, parfois même défaillant ou pourrait-on dire, contre-performant 🤣… Mais quand même présent qu'on le veuille ou non.

Pour citer Olivier Hamant, biologiste de l'INRAE :

« Dans le vivant, c'est l'hétérogénéité qui produit de la stabilité et de la robustesse sur la durée. Ce sont les imparfaits, ceux qui ont du jeu dans les rouages, qui survivront dans un monde fluctuant.

Comme ces nuées d'oiseaux en plein vol. Ce sont les oiseaux en périphérie du groupe qui impriment le changement de direction et font basculer la nuée dans un sens ou dans l'autre. Parce que les oiseaux positionnés sur les marges sont exposés aux fluctuations de l'extérieur, tandis que les oiseaux évoluant au cœur du groupe ne voient rien d'autre que leurs congénères. »

Source : https://www.thinkerview.com/olivier-hamant-survie-dans-le-chaos-la-robustesse-a-lepreuve/

Alors vive les marges !?

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Qu'est-ce qui m'anime pour le maraîchage ?

Comme beaucoup d'autres, je m'inspire des pratiques agricoles des maraîchers du 19ème siècle, avant l’introduction des engins à moteurs. À une époque où les maraîchers et maraîchères d’Europe étaient reconnu·es pour avoir révolutionné les pratiques agricoles dans le long sillage des travaux de Jean-Baptiste de la Quintinie (créateur du Potager du Roi à Versailles au 17ème siècle).

Ces pratiques furent semble-t-il presque oubliées des centres de formations agricoles depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à récemment et ce sont des anglo-saxons qui réhabilitèrent ces techniques depuis la fin des années 90, avec en particulier Eliot Coleman aux États-Unis d’Amérique.

Depuis une vingtaine d'années, des personnalités très populaires comme Jean-Martin Fortier au Québec ou Perrine et Hervé Gruyer de la ferme du Bec Hellouin en France, ont démocratisé ces connaissances et apporté la culture de la standardisation technique, pour faciliter la mise en pratique.

Mais outre ces techniques purement maraîchères, ce sont évidemment les avancées scientifiques et agronomiques de Dominique Soltner, Marc-André Sélosse, Marcel Bouché et des Bourguignons pour ne citer qu’eux, qui ont crédibilisé de manière moderne, les pratiques du 19ème siècle, avec des apports importants en matière organique, un faible travail mécanisé du sol, des plantations denses et une biologie du sol intensive et vivante.

Un pied dans la tradition, l’autre dans la modernité et le progrès agronomique.

Depuis une quinzaine d’années, de plus en plus de fermes maraîchères sur petites surfaces ; entre 1000 m² et 5000 m² par ETP (équivalent temps plein) ; apparaissent dans le paysage français. J’ai eu la chance de participer à plusieurs formations ou présentations de ce modèle avec entre autres :

C’est donc l’aventure que je souhaite découvrir en la pratiquant aux Jardins Duranty sur Aix-en-Provence, en étant accompagné par l’ADEAR et en participant à un GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental) financé par la DRAAF, sur la thématique du sol vivant dans les Bouches-du-Rhône.

© Photo Vidal Bento Orèv 

⏱ 25 Janvier 2025